En quoi consiste une pose longue ?
En photographie, nous pouvons choisir la durée d’exposition de l’image que nous capturons. La plupart du temps, afin d’avoir une photo nette, nous employons une durée d’exposition (également appelée “vitesse”) rapide. Le capteur de notre appareil photo ou smartphone va capturer la lumière de la scène durant 1/100ème de seconde ou moins encore (1/500ème, 1/1000ème …). Avec de telles vitesses, nous évitons plusieurs types de flous :
– Premièrement le flou de bougé : Il s’agit du flou engendré sur l’image par le mouvement du photographe (tremblements, respiration ou déplacement). L’autre solution pour éviter ce type de flou est l’utilisation d’un trépied lorsque la vitesse d’exposition choisie n’est pas suffisante.
– Le flou de mouvement : Ce flou est engendré par le mouvement rapide de notre sujet (voiture qui roule, sujet en marche …). Une vitesse rapide d’exposition va en quelque sorte figer le sujet et éviter ce type de flou. Pour figer des passants dans la rue, la plupart du temps une vitesse de 1/125ème sera suffisante. Si notre sujet est plus rapide (formule 1, oiseau en vol ou autre), il sera sûrement nécessaire d’utiliser une vitesse plus rapide, supérieure à 1/2000ème.
Exploiter artistiquement le flou
La plupart du temps une photo floue n’est pas souhaitée et l’on considère alors le cliché comme raté. Néanmoins, le flou de bougé ou encore le flou de mouvement peuvent être utilisés comme des outils permettant d’exprimer la créativité du photographe. La photographie est avant tout une intention que le photographe veut transmettre. “Il n’y a rien de pire qu’une image nette d’un concept flou” Ansel Adams. Revenons sur la première image faisant appel au flou de bougé. Il s’agit d’une photo de paysage capturé la nuit. La seule source de lumière est l’éclairage urbain. L’exposition longue, ici 15 secondes m’a permis d’avoir une image correctement exposé car la lumière étant faible, l’appareil avait besoin de ce temps d’exposition longue pour emmagasiner suffisamment de lumière. Un léger mouvement sur le trépied permet de créer les artefacts de trainé sur la photo. Ces éléments contribuent à donner à cette image son caractère psychédélique et son ambiance étrange.
La deuxième photo exploite quant à elle le flou de mouvement. L’appareil est parfaitement immobile et le flou est plutôt engendré par le mouvement du véhicule roulant sur la 4 voies. Ici, la vitesse de 1/6ème de seconde permet, par le mouvement de la voiture, de rendre compte de la vitesse. Cette technique permet de donner un mouvement à notre image. Ce procédé permet ainsi de dynamiser le cliché, le rendant ainsi plus attractif.
Nous voyons à travers ces 2 exemples que le flou peut être parfois souhaitable en photographie pour donner du relief à nos images. Lorsque ce flou est voulu et maîtrisé, le message et l’émotion transmis par notre image peut se retrouver renforcé. Lorsque ce flou est accidentel, nous avons au contraire une image ratée.